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imageLe Doloromètre universel, sous-titré « et autres contes blêmes et maladifs », est un recueil de Philippe Gontier, auteur entre autres, d’un recueil, Trains de cauchemar, chez le même éditeur. Plus que des sujets abordés, dont le principal est annoncé, programmé par la couverture, la Douleur; c’est la forme qui mérite ici d’être examinée.

L’incipit commence souvent par une question… Autre variante de la torture. Comme si le réel ou ce qui est tenu pour tel, ne pouvait jamais être appréhendé de façon péremptoire. A la rigueur sur le mode interrogatif. Ou exclamatif, dans « Sous la voûte » ou dans « Thor à Pouilly ».

Les protagonistes des sept nouvelles de ce recueil nous invitent à nous méfier du langage, impuissant à décrire « l’infini de l’univers » ou tout simplement les maux de l’humanité. Ils sont seuls, voués à un manque d’être qui les tourmente jusqu’à la folie…

Et si, Phiiippe Gontier inventait la fable de « sous-hommes », incapables d’assumer leur humanité, incapables de se jeter dans le monde, comme l’exigeaient les existentialistes d’autrefois? Leur erreur viendrait de leur solipsisme ou de leur incapacité à dialoguer avec d’autres êtres humains. Pas de morale. Même de « l’ambi-guÏté ». Mais deux sanctions: la folie ou la mort.

Dans ces textes, « la nuit s’instal(le) doucement » pour ne jamais laisser place à la lumière.