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Le Salon d’Anaïs

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Anaïs S*** reçoit le mercredi ou le jeudi, des journalistes, des romancières, des figures très variées des lettres et des medias… dans son salon d’un immeuble du XVIIème arrondissement, dont l’architecture et la décoration raffinée feraient pâmer d’envie les grandes dames des siècles passés, et frémir les stars hollywoodiennes, en raison de cette « french touch » si exquise.

 

  1. Quand as-tu eu l’idée d’un salon littéraire ?

J’ai toujours vécu dans le monde des livres. A 15 ans, j’avais déjà choisi l’univers des bibliothèques.

Créer un salon littéraire relevait du rêve.

Et cette merveilleuse idée m’est venue presque naturellement.

Mais créer un écrin d’une telle rareté a nécessité travail, ténacité et sans doute un peu de folie !

 

2. « La femme au XVIIIème siècle est le principe qui gouverne, la raison qui dirige, la voix qui commande ». (Les Goncourt)

Penses-tu qu’aujourd’hui, Anaïs peut réunir les beaux esprits du temps et influencer une société de plus en plus vampirisée par l’économique ?

A l’époque, les Goncourt ont rendu un bel hommage aux femmes. Mais il faut tout de même rappeler qu’il nous a fallu attendre 1945 pour avoir le droit de vote, et 1970 pour pouvoir signer un chèque ! Nos acquis sont bien trop récents pour nous asseoir allégrement et avec légèreté sur nos lauriers (gagnés de haute lutte par nos ancêtres.)

Les beaux esprits de Madame de Rambouillet à Madame de Sévigné, de Madame de Scudéry à Madame du Chatelet sans oublier Madame De Staël et Madame Récamier ont peuplé les siècles passés.

Je distingue deux types de femmes :

Les femmes d’influence qui existent toujours. Elles se découvrent au détour d’une actualité journalistique de plus en plus avide de sensations.

Et les femmes de pouvoir qui sont des passionnées. Elles ont pris d’assaut en quelques décennies des domaines autrefois réservés aux hommes (la médecine, la recherche, le droit, la politique…).

Simone De Beauvoir, Simone Veil sont d’une certaine façon nos Mères et « veillent à nos acquis ».

Dans mon salon, le but n’est pas de « promouvoir des idées » mais de créer une émulation entre un écrivain et son public.

Après la discussion littéraire, la parole est à tous. Le verbe circule, l’esprit se fait et se défait, les échanges se vivent.

Je n’en suis plus « maîtresse ».

En valorisant de jeunes artistes (musiciens, jeunes peintres …), j’espère contribuer à adoucir une société qui tend à devenir cynique.

Certes, l’économie l’a emporté. Mais la beauté de l’âme et du cœur reste une denrée exceptionnelle et intouchable pour ceux osent la voir.

J’aime cette très jolie phrase de Ghislain de Diesbach : « Madame Récamier fit des académiciens, des ambassadeurs, des ministres. La clef de son influence ? Elle intervenait par bonté et non par goût du pouvoir ».

3. Comment choisis-tu tes invités ?

Je choisis mes invités par affinité. La plupart sont des lecteurs et des amoureux de la culture. La tranche d’âge va de 20 à 70 ans.

 

4. Comment vois-tu l’avenir de ton salon ?

Les étrangers sont friands de notre histoire. Un salon de ce style aurait un succès fou dans bien des pays.

Plus « modestement », j’espère que mon salon s’inscrira parmi celui des belles qui ont peuplé le monde merveilleux des Salons de l’Esprit.

 

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