Depuis un mois, la Pinacothèque de Paris rend hommage à une femme d’exception: Cléopâtre VII(69-30 av JC). Exceptionnelle par la culture car elle parle presque toutes les langues des Barbares, commente Pline l’Ancien, elle l’est aussi par son art de la rhétorique, fort prisé par les Grecs et les Romains. Reine d’Égypte, épouse de son frère Ptolémée XIII, c’est également une femme qui aime le pouvoir, et douée pour l’exercer.En 48, exilée par son époux, elle est chassée du trône. La même année, Jules César débarque à Alexandrie: il veut s’assurer que l’Egypte reste l’alliée de Rome. On connaît la légende. Cléopâtre se dissimule dans un tapis, et surgit à demi nue devant le conquérant. Cette audace, plutôt que sa beauté retient César.

Selon les historiens, Cléopâtre n’avait pas la beauté exceptionnelle d’Hélène de Troie ou de la femme d’Hérode, mais du charisme, et surtout le sens du spectaculaire. On voit son profil grec sur des pièces de monnaie. Et l’on a des portraits écrits qui décrivent ses yeux immenses et un nez soit pointu soit busqué. Son talent le plus extraordinaire est celui d’être une actrice hors pair. D’ailleurs, ce sens de la mise en scène bien perçu par les peintres « pompier » du XIXème siècle et immortalisé dans le peplum éponyme avec Liz Taylor et Richard Burton, dans les années 60.

Avec Cléopâtre, ni César ni Marc-Antoine, ne s’ennuient. Elle sait renouveler ses apparitions, ses récits, ses discours. Aucun homme ne peut la posséder, car elle a été élevée pour apparaître comme une Isis, une déesse sur terre. Une femme »culte ».

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