Le dernier recueil de Jean-Pierre Andrevon, paru en août 2014, chez l’éditeur indépendant et exigeant, La Clef d’Argent, n’a rien d’estival. Il ne laisse pas de vacances au lecteur. Marqué par P.K. Dick, l’écrivain nous livre neuf nouvelles comme autant de leçons d’anatomie(s). « Les ailes ne poussent qu’une fois » est peut-être la plus poétique; « Je ne mourrai jamais », la plus prospectiviste.

Aucun de ces personnages est candide. Tous avancent sur les cases d’une bande-dessinée cosmique, « cavalier(s) solitaire(s) en vadrouille ». Pas d’autre combat à mener que celui de sa propre survie, dans un univers technocratique, avec une « économie de guerre ». La liberté elle-même demeure une illusion, l’ultime « aube trompeuse »:

« Presque tout le monde est muni d’un pou, désormais. Presque tout le monde est relié au Réseau, presque tout le monde peut être tout le monde, quand il veut, comme il veut ».