Qui n’a jamais entendu parler du mythe de Méduse ?  

Mais qui se rappelle que Méduse, avant d’être Gorgone, monstrueuse créature à la chevelure hérissée de serpents, se serait vantée d’être plus belle qu’Athéna? Méduse incarne les forces de la nuit et du chaos, à tel point qu’elle poursuivra le philosophe Nietzsche dans sa quête de la vérité et du dionysiaque:

 » La grande pensée comme tête de Méduse : tous les traits du monde se durcissent, un combat mortel et gelé » ( Fragments posthumes, 1884-1885)

 

Plus proche de nous, Florian Balduc, le directeur de la collection méduséenne, aux éditions Otrante, nous livre le premier volume d’une anthologie consacrée aux Colliers de velours, ou plus exactement à des beautés fascinantes portant un collier de velours. Par delà le bien et le mal, tous ces récits échelonnés dans le temps, de 1613, avec Guy Eveling de Horace Smith, jusqu’à 1924, La femme au collier de velours de Gaston Leroux, nous interrogent sur la vérité du mythe de Méduse, sur la volonté de mort à l’œuvre dans le désir de connaissance.

Séductrice plus que tentatrice, l’héroïne méduséenne sacralise et esthétise la mort, même dans les récits plus ancrés dans un contexte historique comme celui d’Alexandre Dumas ou celui d’Hoffman, se déroulant dans le Paris de la Révolution ou de la Terreur. Le ruban ou le collier de velours stylisent la décapitation et sa représentation, offrant ainsi à l’écrivain un support essentiel à sa réflexion sur les limites de la représentation, un fil d’Ariane fantastique qui lui permet de se tenir à distance, pour ne pas faillir à raconter le trouble et l’appel à la violence archaïque, sans s’abîmer dans son regard fatal.

 

Colliers de velours, parcours d’un récit vampirisé, traductions de Seamus Wentzel, éditions Otrante.

Ouvrages disponibles, à commander via: www.otrante.fr

 

 

 

 

 

Source: Flickr

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