Sortilège de Christian Jougla, éditions La Clef d’Argent, 2016, 385 pages, 15 euros

Ancien viticulteur, homme de théâtre, Christian Jougla a transposé son sens de la mise en scène dans son roman intitulé SORTILEGE. Le cadre de son intrigue se situe dans un lieu peu courant dans les romans actuels, le Larzac, « frontière d’un autre monde ». Mais il n’a rien d’un roman régionaliste à l’intar des textes de Giono ( dont beaucoup sont méconnus).

Jim Woodward, « amateur de lieux sans espoir hantés par tous les vents », est venu s’installer dans le Larzac. Il se lie d’amitié avec Paul Galestre, l’un des anciens des causses qui le présente ensuite à un étrange personnage, le docteur Once, médecin des fous. Il fait ainsi la connaissance de divers personnages que je qualifierai de « hauts en noir ». Tous incarnent à leur manière le « sortilège » de cette terre qui échappe à la rationalité.

Comme l’explique Paul à Jim, « la nuit du Larzac est sœur des grandes ténèbres, celles des espaces sidéraux où habite le néant. Et cependant, même dans cette nuit éternelle jaillissent parfois d’effayates lueurs… »

Or Jim est un grand rêveur du noir tout au long de ce récit, rejoignant l’antique rêverie des alchimistes qui cherchaient le noir plus profond que le noir: « nigrum nigrius nigro ».

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