Je retrouve avec bonheur le dernier recueil de nouvelles de Sylvie Huguet: Point final aux éditions La Clef d’argent.

Sur le thème, « l’Enfer est pavé de bonnes intentions », l’auteur nous offre dix-neuf variations éblouissantes, dix-neuf variations Goldberg, dystopiques.

Lanceuse d’alerte, l’auteur s’avère une humaniste engagée qui tire la sonnette d’alarme. Le monde qu’elle décrit, si proche de notre actualité, voit le retour de l’obscurantisme religieux ( « Lettre à Voltaire »; « Serment »), du fanatisme (« Les Templiers d’Adam ») et de l’absurde. L’écriture est remarquable: souple, fluide, veinée d’ironie. 

Hymne à la langue française, au style qui permet de souligner l’absurdité de la justice ou l’horreur de la société de consommation, le recueil peut se lire aussi comme les Regrets des humanités. Témoin la nouvelle douce-amère, intitulée « Reconversion »:

« Les dernières années, je restais souvent dans la salle à la fin des cours, pour ramasser les pelures d’orange, les cartouches d’encre vide, les mouchoirs en papier, les emballages de sucreries, les seringues et les préservatifs usagés que les élèves avaient laissés derrière eux. C’était déjà nettoyer la merde. « 

Quelle société voulons-nous? Et plus particulièrement pour les jeunes ? Comment œuvrer au « renouveau des générations », régler le problème des retraites et de la vieillesse? Comment intégrer le handicap?

Sylvie Huguet nous montre des « visions du Futur », et nous met en garde contre des solutions radicales.

A lire et relire éperdument.

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