Maulevrier_48bdCARLOTTA IKEDA, “ Zarathoustra variations ”, danse contemporaine.

Carlotta Ikeda, chorégraphe japonaise est au butô, “ danse des ténèbres ”, née après le drame d’Hiroshima, ce qu’est Marceau au mime : un Maître.
À soixante-trois ans, celle-ci reprend au théâtre Silvia Montfort, “ Zarathoustra ”, un spectacle créé, vingt-cinq ans auparavant.
Dès la première scène, une danseuse, les jambes écartées, en position d’accouchée, le spectateur comprend que c’est à sa propre naissance qu’il va assister.
Dans le butô, pas d’entrechats ou d’artifices : des corps crayeux et musculeux, témoins de la vie spirituelle et de la Vie. Nul ballet. Des moments de vertiges. Des instants qui contiennent des myriades de mondes.
Guidées par la musique (la bande-son a une grande importance dans ce spectacle), les danseuses descendent et gravissent des escaliers intérieurs ; des états qu’elles tentent de nous faire partager : de la révolte à l’illumination.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Ikeda a formé ses danseuses et choisi des femmes pour incarner le mystère de la Vie et de la Mort : le corps féminin est celui qui se métamorphose le plus au fil du temps.
Prêtresse, vêtue de rouge, elle teste sur ses compagnes et sur elle-même ses capacités de franchissement.