Magma PIERRE BRULHET, MAGMA, PARIS, éditions JUSTE pour Lire, 2013, 16 E

 

Orkrün, la planète aux deux soleils, sans nuit, dépérit. Depuis peu, le rythme cosmique de cet univers a été rompu, d’où le titre éponyme, « Magma ». Dans ce roman court, on retrouve les ingrédients de la fantasy : des chevaliers blancs ou assimilés comme tels, malgré eux, vont être obligés d’affronter les forces du mal dans un univers désertique. Il est singulier de retrouver ici la réécriture du mythe des Amazones. Une race de femmes guerrières dont la férocité poussa, dans l’Histoire ancienne, les Hittites et les Achéens à s’unir pour les exterminer. D’après la croyance poulaire grecque, les Amazones brûlaient le sein droit de leurs filles pour qu’elles pûssent ensuite tirer facilement à l’arc. (Mazos= sein/ A privatif= sans) D’après une autre étymologie, « ama » désignerait le ciel et « zoni », la ceinture. Les reines de cette tribu se transmettaient une ceinture talismanique, présent du dieu guerrier Arès…

 

Quoi qu’il en soit, Oktö et Bolkän, les deux héros du récit doivent échapper aux griffes de ces prédatrices sexuelles, comme si avec la lumière, le féminin et le masculin s’étaient eux aussi déréglés. Ces filles d’apocalypse poussent les deux jeunes gens dans une quête de Lumière, au sens propre (il s’agit d’éviter l’agonie des deux soleils), et figuré: rétablir l’harmonie.

L’ordre sortira du « magma », telle pourrait être la morale de ce récit apologétique.