ldrde_vignette

LE DERNIER ROI DES ELFES

Sylvie Huguet, éditions La Clef d’argent, collection KhRhOnyk, 113 p., 7 E.

 

 

Dans une atmosphère de merveilleux chrétien, de paganisme, l’écrivain chevronné Syvie Huguet, auteur de cinq romans et de cent-cinquante nouvelles, nous raconte la lutte entre deux mondes, celui des « elfes » et celui des humains.

L’intrigue est simple : Ilgaël, roi des Elfes, sauve et adopte Lindyll, un enfant humain, lors d’un pillage. Mais d’une fausse simplicité. Au fur et à mesure que des liens plus étroits se tissent entre les deux personnages, l’écrivain nous fait réfléchir à la notion d’altérité.

Une réflexion portée par un souffle épique, avec des accents de lyrisme toujours maîtrisé. Ce roman court est remarquablement écrit, nous faisant pénétrer de plain-pied dans la forêt des origines, territoire des elfes et des loups.

Comme l’explique le roi à la fin du roman, à ses guerriers: « La forêt est notre forteresse« .

Une forteresse non expugnable.

La forêt où vivent les elfes, où apprennent à s’aimer Ilgaël et Lindyll est un rêve. Néanmoins il s’agit d’un rêve significatif, l’imaginaire végétal de Sylvie Huguet y exprime une nostalgie récurrente : la perte de contact avec l’Anima Mundi, l’Ame du monde.

En écho à C.J Jung, dans L’Ame et la Vie:

« L’oubli de la dangereuse autonomie de l’inconscient et sa définition purement négative comme absence de conscience reflètent l’hypertrophie moderne du conscient(…) S’écarter des vérités de l’instinct conduit à l’agitation névrotique que nous connaissons aujourd’hui ».

En tout cas, le lecteur reste sous le charme de « la forêt captive » et de ses « sortilège(s) », pleine de bruissements.