Polar bien ficelé, Les Racines du Sang , le dernier cru de Natacha Calestreme, aux éditions Albin Michel, est une dénonciation des trafics pharmaceutiques et du lobbying sanitaire, visant l’industrie du sucre et de l’aspartame. Mais pas seulement. Au-delà de l’aventure du héros policier, Yoann Clivel, qui enquête sur une série de meurtres insolites – un serial killer qui signe ses crimes avec des roses – le lecteur est invité à ouvrir les portes de son inconscient.

 Hanté par son passé, Yoann Clivel, incarne trois postures par rapport au désespoir et la mort: celui de ne pas être ce qu’il voudrait être; celui d’être captif des projections des autres; celui de ne pas arriver à atteindre le Soi. Au fil de l’enquête, il fait un retour sur lui-même, sur les « racines du sang », qui donne lieu à une méditation sur le rôle des ancêtres, de la transmission, et la nécessité du pardon:

« Revisiter le passé, regarder ses blessures, nettoyer les zones d’ombre, et rompre le lien avec les erreurs des anciens permettait d’éviter la maladie et la mort ».

C’est à une activation symbolique de l’Etre que nous enjoint l’auteur, remède à une mélancolie mortifère, à un désespoir multi-pétales. Car seul l’écrivain, tel un grand parfumeur, peut sublimer le bouton des roses « sweet sugar » en parfum enivrant.  

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