Né avant la Révolution française, convaincu qu’une nouvelle littérature était en train d’éclore, Nodier fut un des maîtres et des précurseurs du romantisme.  Aux éditions La Clef d’Argent, Jérrôme Sorre revient sur les pas de cet écrivain méconnu, voire oublié aujourd’hui, en situant son récit à Besançon.

Initiateur d’une ouverture vers la littérature étrangère, mais royaliste et conservateur, Nodier ne fut jamais en accord sur les idées progressistes du XIXème siècle. De cet exil intérieur il réussit à produire des contes et des poèmes, témoignant d’une vive imagination.

Jérôme Sorre réussit le pari de nous introduire dans le cerveau rêveur de Nodier, à la manière d’un cinéaste:

« Il n’était pas seul, il le sentait. » 

Mais surtout le romancier d’aujourd’hui – Jérôme Sorre – tisse des liens avec un frère, peut-être un double, surgi du passé. Tous deux se nourrissent de légendes pour construire une œuvre, au-delà des contingences. Simplement Jérôme Sorre nous montre que l’imaginaire de ce frère en littérature ne cesse de tourner parfois dangereusement autour de l’inaccessible, de l’impossible.

L’écriture peut-elle à elle seule compenser la réalité ? Vaste réflexion…

En tout cas, ce récit court est fort réussi.

L’Hiver du Magicien, Jérôme Sorre, éditions La Clef d’Argent, 6 euros.