Chevauchant le vide, 333 haïkus, éditions Unicité, 13 euros.

 

 

Le haïku est la forme retenue par Marc-Louis Questin dans ce recueil qui procède de la même vision du monde baignant tous les écrits de l’auteur: comment accéder à l’infini ?

Dans la société qui est la nôtre, écrire est déjà une gageure ; écrire un poème, une provocation. Que dire, d’écrire des haïkus ?

Marc-Louis Questin lance le gant pour une joute, sans espoir d’être un champion:

« Repenser la vision

Qui circule dans les rêves

D’un présent éternel ». 

 

Face au vide, le poète ne se soucie plus de s’insérer ou non dans l’Histoire, pris par des univers mutiples où il se souvient de son enfance, de sa famille et de toux ceux qui peuplent son parc de mémoire(s). Brièveté essentielle du haïku qui dissout les faux-semblants autant que les mots superflus. Alchimie du verbe et en même temps art de l’impromptu si cher aux peintres d’Extrême-Orient.

Jamais  cette forme n’aura signifié autant dans sa quintessence, dans un univers gangrené d’images, de paillettes et de fausses informations.

C’est une poésie de la conscience insurgée, 

« Admirable visage

Traversant le miroir

des princesses de l’abîme ».

 

Et surtout une poésie qui établit des points de convergence entre le lecteur, l’auteur et ses perceptions.
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