Vertiges, nouvelles, Paris, L’Harmattan, 2020, 171p., 17,50 E.
Cinq nouvelles… Cinq plongées dans un univers faussement familier où les catégories spatio-temporelles vont vite se dérégler. Ainsi un « frigo » devient un alien dans un somptueux appartement qui évoque les films de Mario Bava. Une autoroute digne de « Lost Highway » de David Lynch devient une piste infernale où les panneaux de signalisation se démultiplient, émissaires d’un au-delà inquiétants, parce que trop banals. Même le divan du psychanalyste n’offre pas de véritable refuge, préfigurant un autre espace avec ses territoires mythiques et angoissants. On retrouve la culture cinématographique de l’autrice qui nous livre à la fascination des images. Vertiges/ Vertigo ?
Les espaces intimes d’Aniouta, comédienne, musicienne et auteure sont hantés par l’image d’un père absent et d’une mère omniprésente, beauté glacée, à l’image de cette « photo polaroïd trop vite exposée à la lumière ». (p.96)Il subsiste une part d’espoir matérialisée par la figure masculine de l’amant. Une figure souvent salvatrice qui surgit au bout du dédale, sans illusion d’optique cette fois.