Centre de recherches sur l’Imaginal Epinal
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Colloque international « Topologies de l’Imaginal »
Jeudi 23 et vendredi 24 mai 2019,dans le cadre du festival « Les Imaginales »
Appel à communications.
Présidente d’honneur : professeur Chao Ying Durand.
Direction : Jacques Oréfice (IME), Stéphane Wieser (Les Imaginales)
Comité scientifique : Georges Bertin (directeur de recherches),Lauric Guillaud
(professeur des Universités), professeur Céline Bryon Portet, professeur Véronique Liard,
professeur Yves Chevalier…
Problématique.
Topologies : la topologie consiste à rattacher une suite d’idées abstraites à desobjets
sensibles familiers (Littré).
Imaginal (ou mundusimaginalis): l’imaginal ouvre l’homme à la transcendance .Entre
perception et intellect, entre le monde des abstractions ou formes intelligibles, et le
monde sensible celui des formes matérielles, il donne toute sa place à l’intelligence agente
(Henry Corbin), quand chacun chemine vers le plus haut degré de réalisation et de sens de
sa vie, dans la réconciliation des contraires : le réel et la réalité, l’invisible et le visible, le
spirituel et le matériel, l’esprit et le corps.
« Les Anciens, écrivait Henry Corbin, en étroite relation avec l’Invisible, ont toujours
intégré dans leur vision du monde une transcendance omniprésente, et ont toujours établi
un lien sympathique et permanent entre l’ici-bas et l’Autre-monde : ce domaine spirituel
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s’est présenté universellement sous les traits à la fois d’un « âge d’or » primitif et d’un
éden eschatologique, d’un lieu d’outre-tombe habité par les âmes défuntes, d’un endroit (ou
plutôt d’un envers) où tous les rêveurs se rendent chaque nuit et où l’imagination active a
l’occasion de trouver un terrain de jeu, bref, d’un « monde des dieux » — d’une « terre
sainte », d’une « terre des bienheureux », d’un « pays des merveilles » ou d’une « terre
céleste » comme disait joliment Plotin — « où se jouent perpétuellement la trame
scénarique, les hauts faits et les événements édifiants du grand film de l’Univers».
Dans cette rencontre, nous nous intéresserons aux continents perdus, aux mondes
intermédiaires, transitionnels, où des hommeset des groupes sociaux peuvent dépasser
leurs limites dans le sentiment de reliance au Monde et à l’Autre. Ces lieux intermédiaires
sont présents et identifiables dans les mythologieset dans les lieux que nous pouvons
rencontrer dans nombre de recours contemporains au Moyen-âge mais que l’on ne peut
répertorier sur aucune carte géographique ni intégrer à aucune frise chronologique. Autant
d’’espaces-temps fabuleux, contrées, cités et royaumes fictifs qui sont tour à tour le
domaine de la peur ou des enchantements, de l’initiation philosophique, de la satire politique
ou de l’utopie.
Pourront être interrogées les formes de l’imaginaire intimes ou sociales, les littératures,
les cosmogonies et les cosmologies , les Montagnes sacrées localisées au Centre du Monde,
de l’Olympe grec à la Jérusalem céleste, via la terre de Hurqalya et ses cités, la Civitas Dei
d’Augustin, la République de Platon,lesIles Fortunées, Thulé et Hyperborée, Avalon,
l’Atlandide, l’Eldorado, le Royaume du prêtre Jean, Les îles de Sindbad le Marin,le Temple
de Salomon, les châteaux aventureux des légendes arthuriennes, les « noosphères »
contemporaines, les temples maçonniques etc.
Cetre de recherches sur l’Iagial Epîal
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À l’intersection des mondes sensibles, et du spirituel, ces topologies sont de fait ceux où
le sacré se manifeste comme réalité modelant les comportements humains, nous révèle des
dimensions religieuses cachées dans le profane, « quand les points cardinaux de l’Espace
constituent une fantastique transcendantale, là où réside ce supplément d’âme que
l’angoisse contemporaine cherche anarchiquement sur les ruines du déterminisme » (Gilbert
Durand).
Notre proposition : explorer diverses traditions et situations actuelles pour rendre
compte de cette fascination pour l’Imaginal et son caractère opératoire que nous
constatons dans les sociétés initiatiques d’hier et d’aujourd’hui : pythagoriciens, kabbale,
Fidei d’Amore, celtes, chamans, tereiros brésiliens, sociétés initiatiques africaines,
compagnonniques, franc-maçonnes, dans les arts : cinéma (Métropolisde Fritz Lang, Les
Horizons perdus(Shangri-la) de F. Capra, Avatar de James Cameron, [le retour des grands
mythes : voir le Guide du scénariste de C. Vogler], romans (cf. le gothique, la fantasy, le
fantastique, l’utopie), diverses quêtes (celle de Gilgamesh ou celle du Graal), les
architectures sacrées, l’Opéra (Mozart, Wagner, Glück…), les arts plastiques ( ex. les
Préraphaélites), l’Art total,les créations numériques, qui sont passages hors-temps et horsespace.
Il s’agira d’étudier les « images conteuses » (Bachelard) et autres « lieux
conteurs », ces ponts suprêmes situés « entre un hic et nunc prosaïque et un illudtempus
mythique » (Carmigiani), en fait, un véritable inter-monde. La fonction du
mundusimaginaliset des formes imaginales se définissent par leur situation médiane et
médiatrice, inter-monde entre le sensible et l’intelligible (Corbin). Le colloque cherchera
notamment à questionner les modes de représentations possibles de ces
topoïsupraterrestres, extra mondains, qui éclairent le sens de notre pèlerinage vers nos
origines, cette nostalgie du paradis perdu, reflets du sentiment d’exil contemporain.
Cetre de recherches sur l’Iagial Epîal
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Ceci concerne au premier chefl’actualité du sacré1.Ce travail pluridisciplinairerevêtiraun
grand intérêt dans les situations de tensions sociales et culturelles que nous vivons, en
permettant de nouer -ou renouer- des liens avec les sagesses traditionnelles. En ouvrant
d’autres pistes de réflexion, il constituera une réponse intelligente et théoriquement armée
au fameux -et si pauvre conceptuellement- « choc des civilisations».Il sera transculturel2.
Il sera aussi l’objet d’un comparatisme appuyé sur les travaux de l’anthropologie de
l’Imaginaire, de l’histoire religieuse, des symbolismes, des ésotérismes et gnosticismes, de
la topoanalyse (qui dégage la valeur déterminantes des lieux, non pas fictifs mais bien réels,
où l’Imaginaire se réalise et s’ancre la fiction) des Grandes Images3. Soit un recours armé
pluri ou transdisciplinaire à l’histoire, la socio-anthropologie, la philosophie, la psychanalyse
jungienne, l’épistémologie, les littératures de l’Imaginaire (R.Daumal, Georges Sand, Rosny
Aîné,A. Merritt, H.P. Lovecraft).Car voici que « la pluralité des temps succède à
l’uniformité du Temps » (Mc Luhan), que nous vivons une mutation considérable d’une
socialité fondée sur la « concaténation des marginalités » (Maffesoli), temps de synthèses
et de syncrétisme.
Georges Bertin et Lauric Guillaud, directeurs scientifiques.
1 Voir Bertin Georges et Bryon-Portet Céline (dir), Une société du sacré? :
Désacralisations et re-sacralisations dans la société contemporaine , revue Esprit Critique,
volume 19, 2014.
2 Bertin Georges, Un imaginaire transculturel, éd. du Cosmogone, 2018
3 Bertin Georges et Liard Véronique, Les Grandes images lecture de C.G. Jung, Presses
universitaires de Laval, Québec, 1998.
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Références théoriques.
a
Henry Corbin. Gilbert Durand Georges Lerbet Joseph Campbell
–
– Gaston Bachelard Carl-Gustav Jung Marcel Mauss
Les résumés des propositions de communications (3000 à 5000 signes) seront reçus
jusqu’au 31 janvier 2019 pour examen par le comité scientifique.Seront retenues
en priorité les propositions intimement liées à la problématique. Réponse sera faite fin
février avec lesmodalités pratiques.
A adresser à Lauric Guillaud lauric.guillaud@sfr.fr
Ou/et Georges Bertin georges.bertin49@gmail.com
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