COLLOQUE INTERNATIONAL « TOPOLOGIES DE L’IMAGINAL » :
Présidente d’honneur :
Professeur Chao Ying Durand
Direction :
* Jacques Oréfice (IME)
* Stéphane Wieser (Les Imaginales)
Comité scientifique :
* Georges Bertin (directeur de recherches)
* Lauric Guillaud (professeur des Universités)
* Professeur Céline Bryon Portet
* Professeur Véronique Liard
* Professeur Yves Chevalier
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Appel à Communications – Colloque Topologies de l’Imaginal – 2019
PROBLÉMATIQUE :
Topologies : la topologie consiste à rattacher une suite d’idées abstraites à des objets sensibles familiers (Littré).
Imaginal (ou mundusimaginalis) : l’imaginal ouvre l’homme à la transcendance. Entre perception et intellect, entre le monde des abstractions ou formes intelligibles, et le monde sensible celui des formes matérielles, il donne toute sa place à l’intelligence agente (Henry Corbin), quand chacun chemine vers le plus haut degré de réalisation et de sens de sa vie, dans la réconciliation des contraires : le réel et la réalité, l’invisible et le visible, le spirituel et le matériel, l’esprit et le corps. « Les Anciens, écrivait Henry Corbin, en étroite relation avec l’Invisible, ont toujours intégré dans leur vision du monde une transcendance omniprésente, et ont toujours établi un lien sympathique et permanent entre l’ici-bas et l’Autre-monde : ce domaine spirituel s’est présenté universellement sous les traits à la fois d’un « âge d’or » primitif et d’un éden eschatologique, d’un lieu d’outre-tombe habité par les âmes défuntes, d’un endroit (ou plutôt d’un envers) où tous les rêveurs se rendent chaque nuit et où l’imagination active a l’occasion de trouver un terrain de jeu, bref, d’un « monde des dieux » — d’une « terre sainte », d’une « terre des bienheureux », d’un « pays des merveilles » ou d’une « terre céleste » comme disait joliment Plotin — « où se jouent perpétuellement la trame scénarique, les hauts faits et les événements édifiants du grand film de l’Univers».
Dans cette rencontre, nous nous intéresserons aux continents perdus, aux mondes intermédiaires, transitionnels, où des hommes et des groupes sociaux peuvent dépasser leurs limites dans le sentiment de reliance au Monde et à l’Autre. Ces lieux intermédiaires sont présents et identifiables dans les mythologies et dans les lieux que nous pouvons rencontrer dans nombre de recours contemporains au Moyen-âge mais que l’on ne peut répertorier sur aucune carte géographique ni intégrer à aucune frise chronologique. Autant d’’espaces-temps fabuleux, contrées, cités et royaumes fictifs qui sont tour à tour le domaine de la peur ou des enchantements, de l’initiation philosophique, de la satire politique ou de l’utopie.
Pourront être interrogées les formes de l’imaginaire intimes ou sociales, les littératures, les cosmogonies et les cosmologies, les Montagnes sacrées localisées au Centre du Monde, de l’Olympe grec à la Jérusalem céleste, via la terre de Hurqalya et ses cités, la Civitas Dei d’Augustin, la République de Platon, les Iles Fortunées, Thulé et Hyperborée, Avalon, l’Atlandide, l’Eldorado, le Royaume du prêtre Jean, Les îles de Sindbad le Marin, le Temple de Salomon, les châteaux aventureux des légendes arthuriennes, les « noosphères » contemporaines, les temples maçonniques, etc.
À l’intersection des mondes sensibles, et du spirituel, ces topologies sont de fait ceux où le sacré se manifeste comme réalité modelant les comportements humains, nous révèle des dimensions religieuses cachées dans le profane, « quand les points cardinaux de l’Espace constituent une fantastique transcendantale, là où réside ce supplément d’âme que l’angoisse contemporaine cherche anarchiquement sur les ruines du déterminisme ». (Gilbert Durand).