Présente en tant que membre de l’association » L’œil du sphinx »et auteure, je souhaite remercier tous les organisateurs, en particulier Loïc Blavier pour la qualité de son accueil, sans oublier Philippe Marlin, l’un des parrains de la manifestation, avec Thibaut Canuti, Richard Dalla Rosa et Catherine de Mortière.
Comme chaque année, depuis 2016,le programme est thématique, cette fois : la mort et l’au-delà…
Pour réfléchir sur ce thème, des experts multi-disciplinaires ont été invités à donner des conférences : l’anthropologue Manon Moncoq qui s’intéresse aux rites funéraires, le professeur émérite Lauric Guillaud, spécialiste des littératures de l’imaginaire, le sociologue Bertrand Méheust, passionné par l’histoire de la parapsychologie.
Sans oublier le chroniqueur Victor Provis, spécialiste du rock gothique, faisant le lien entre les stéréotypes sur le morbide et la pop culture ( les séries Stranger Things, Mercredi etc)
Une exposition des œuvres et installations de Gwenaëlle Podvin sert de décor et de contrepoint à un symposium autant détendu qu’exigeant. Durant tout le week-end, des jeux de rôle et des films sont proposés. Témoin le célèbre, La Nuit des morts-vivants de George A. Romero.
Beau comme un aurochs… Anthologiste Leo DHAYER Illustrateur Jean-Jacques TACHDJIAN FLATLAND (Tourcoing, France), coll. La Fabrique d’horizons Date de parution : 15 juin 2023
Anthologie, 492 pages, catégorie / prix : 23 € ISBN : 978-2-490426-27-0 Genre : Science-Fiction, Fantastique
Plus qu’une anthologie, AD HOMINEM est une somme narrative et philosophique sur le rapport entre l’être humain et l’animal. Présentée par Jean-Pierre Andrevon, écologiste et écrivain engagé depuis ses débuts, ce recueil met en littérature les tenants du spécisme et du non spécisme. Rappelons que le terme de « spécisme » a été inventé en 1970, date-clef dans la prise de conscience de notre rapport à l’environnement. Le mot a d’abord été utilisé par Richard Ryder, psychologue anglais dans une brochure dénonçant l’expérimentation sur les animaux et a été démocratisé aujourd’hui. Une trentaine d’auteurs nous propose leur expérience des limites. Certains brouillent les frontières entre animalité et humanité. Témoins la nouvelle Taxidermia d’Agathe Vivès ou Les Ursidants de Jérôme Calogerogiannis. D’autres comme Mickaël Feugray, Yves Letort dénoncent tout particulièrement la violence dans les abattoirs. Nicolas de Torsiac dans Les promesses du morse revient sur les présupposés culturels, religieux qui fondent ce rapport inégalitaire entre l’homme et l’animal, parodiant la Bible : « Vous semblez avoir oublié quel mantra régit chacune de nos vies… puis l’Homme augmenté donna congé à ses créateurs et à leur Dieu obsolète. Il dit à ses frères synthétiques, les clones, faisons l’animal à notre image (…)et qu’à son tour ils règnent sur la Terre que l’homme primal n’a pas su préserver… »
Si Céline Maltère prône l’ataraxie dans sa fiction, Philippe Caza, Alain Rozenbaum… pour ne citer qu’eux font souffler un vent de révolte et proposent d’autres paradigmes. Inversion des rapports de force, mutation(s) ou suicide des êtres humains…Comment rétablir l’équilibre ? Comment retrouver l’harmonie perdue ? Dans sa nouvelle poétique, Revoir les aurochs, Christophe Gauthier nous donne un élément de réponse lorsqu’il immortalise la beauté des animaux préhistoriques.
Ci-dessous le sommaire pour n’oublier personne.
Éric Lysøe, Symphonie pour cordes ……………………………………………………………………………………….. 013 Christophe Gauthier, Revoir les aurochs ……………………………………………………………………… 037 Frédéric Holic, Le dernier pangolin ……………………………………………………………………………………… 053 Plume D. Serves, Lo cou part en avant …………………………………………………………………………….. 065 Mickaël Feugray, À bas les abattoirs ! ………………………………………………………………………………… 075 Yves Letort, Une visite à l’atelier ………………………………………………………………………………………………. 083 Delphine H. Edwin, L’æil animal …………………………………………………………………………………………….. 089 Jérôme Calogerogiannis, Les ursidants …………………………………………………………………………….. 113 Yann Kral, Le cirque Nova ………………………………………………………………………………………………………………… 133 Jean-Pierre Andrevon, Un peu de vie dans l’univers ……………………………………….. 151 Florent Paci, Au vieux singe la grimace …………………………………………………………………………… 161 Emmanuelle Rabu, Le chant du coq ……………………………………………………………………………………… 193 Antonin Sabot, Animaux porteurs …………………………………………………………………………………………… 217 Nicolas de Torsiac, Les promesses du morse ………………………………………………………………. 233 Phil Aubert de Molay, Chienne de lecture ……………………………………………………………………… 253 Laura P. Sikorski, Vous avez un (1) nouveau message …………………………………….. 275 Léo Kennel, G.I.R.A.F.E ………………………………………………………………………………………………………………………. 281 Daniel Miles, Les bêtes qui rôdent …………………………………………………………………………………………… 287 Christian Bergzoll, Survivance ……………………………………………………………………………………………………. 315 Philippe Caza, Bipèdes, enfin ! …………………………………………………………………………………………………….. 321 Thomas Di Franco, Un triomphe vain et incongru …………………………………………….. 329 Agathe Vivès, Taxidermia ………………………………………………………………………………………………………………….. 341 François Fournet, On dirait le soleil …………………………………………………………………………………….. 361 Cédric Teixeira, L’O-Org ……………………………………………………………………………………………………………………. 373 Anthony Boulanger, Celui aux multiples noms et multiples formes … 383 Didier Pemerle, Klinefelter à Bourg-la-Reine ………………………………………………………….. 393 Alain Rozenbaum, Régénération ……………………………………………………………………………………………….. 399 Céline Maltère, Le chant du cygne …………………………………………………………………………………………. 415 Anthony Holay, Rébellion …………………………………………………………………………………………………………………… 423 L.S. Bragia, Les prisonniers de l’arche ………………………………………………………………………………… 429 Aurélia Daunes, In nomine animalis ……………………………………………………………………………………. 439 Pablo Vergara, Draft-Box ……………………………………………………………………………………………………………………. 455 Alice Levacher-Joly, La logique de la fin ……………….
Qu’ont-elles encore à nous dire, ces créatures à capes et à crocs qui hantent nos nuits et notre imaginaire ? Seize auteurs et autrices d’aujourd’hui ont accepté de se poser la question et de tenter d’y répondre, imposant ce faisant à la figure surannée du vampire une cure de jouvence, quitte à le confronter à des problématiques plus urgentes et contemporaines que celles du folklore transylvanien, voire à le bousculer et à lui faire subir les derniers outrages. « À mesure que le sommaire se dévoilait, précise Yves Letort, la personnalité de chaque intervenant affirmait une volonté de rupture, même si elle apparaissait parfois sous les oripeaux du fantastique victorien ou bien par le jeu de la correspondance, forme d’élection du roman stokerien. Si ce projet ne prend nullement l’allure d’un manifeste, il rend compte de la sensibilité de quelques auteurs contemporains en confrontant leurs propres obsessions à la fable. En définitive, cette anthologie, on l’espère, permettra de prendre le pouls de la créature, qu’aucun paradoxe ne semble épuiser… »
Benjamin Desmares Florent Liau Jean-Hugues Oppel Céline Maltère Patrick Denieul Sandrine Scardigli Didier Pemerle Tadeusz Hiddinko Chantal Rabutin Sylvain-René de la Verdière Dolmancé Léo Kennel Pierre Laurendeau Nicolas Liau Fabienne Leloup Patrick Boman
D’emblée, nous constatons que la définition de l’Intelligence Artificielle est imprécise, variant au gré des avancées techniques, à chaque année qui passe. Tentons de cerner cette notion contemporaine, employée sans distinction fine par les médias. A l’origine, une I.A est un algorithme dont le but est de pouvoir prendre des décisions relevant d’une certaine forme de compréhension du monde grâce à un traitement de données. En pratique, le terme « intelligence » est impropre car il s’agit d’un terme générique qui englobe en réalité deux formes principales d’I.A. On distingue en effet : a) l’I.A symbolique : l’algorithme dans cette version est à base de règles. L’ordinateur exécute des ordres qu’on lui donne ; b) l’I.A connexionniste : dans cette version plus poussée de machine pensante, les algorithmes apprennent, à partir d’exemples, à exécuter des tâches pour lesquelles ils n’ont pas été spécifiquement été programmés. Cet apprentissage virtuel, aux conséquences réelles, a pris pour modèles les neurones de notre cerveau d’humain. Les algorithmes d’apprentissage profond, ou « deep learning », sont fondés sur des réseaux de neurones artificiels, par analogie avec les nôtres. Le terme d’analogie ne peut qu’éveiller le doute chez tout être humain rationnel, chez tout scientifique digne de ce nom. D’où la question soulevée par l’actualité et ma réflexion, mon questionnement personnel : peut-on se fier à l’I.A connexionniste ? N’est-ce pas jouer à l’apprenti sorcier que de continuer à la développer ? 1/ Le chercheur Idrisse Aberkane, expert en neurosciences notamment, dans son dernier essai sur l’I.A, Le Triomphe de votre intelligence – Pourquoi vous ne serez jamais remplacé par des machines ?, nous livre un discours optimiste. Pour lui, l’I.A , c’est un peu comme l’histoire des métaux. C’est l’homo sapiens qui a façonné le cuivre, puis est passé à l’âge du bronze, avant de créer l’acier. Notre époque, dans la pratique de l’I.A, est celle de l’âge du cuivre. Celui du bronze, qui verra poindre l’âge de la conscience, surviendra quand sera trouvé l’algorithme de la conscience artificielle. Pour ce chercheur, l’I.A. est une opportunité majeure pour se libérer des tâches répétitives et du travail humain fastidieux.
L’étymologie de travail ne vient-elle pas de « tripalium », supplice ? Toutefois il ne cache pas que l’I.A va s’amplifier crescendo et va nous contraindre à faire des choix. En ce premier quart du XXIème siècle, l’humain et la machine cohabitent de façon relativement équilibrée, l’homme tolérant que des ordinateurs hyperpuissants parviennent à battre les champions du monde d’échecs. N’est-il pas symbolique – et lacanien ? – que le premier échec majeur de l’homme face à la machine vienne des échecs, roi des jeux et jeu des rois ? 2/ Or, cette cohabitation pose scientifiquement problème. Si l’on veut donner des responsabilités à un algorithme, il faut pouvoir déterminer ce qui l’a mené à prendre telle ou telle décision. C’est ce qui s’appelle faire preuve d’explicabilité. Actuellement, l’explicabilité est le talon d’Achille des réseaux de neurones artificiels. La communauté scientifique s’est rendue compte que l’on pouvait leurrer un réseau de neurones capable de reconnaître des animaux en modifiant un seul pixel de l’image, de manière à induire en erreur l‘algorithme. Cela pose un dilemme : les algorithmes complexes ont tendance à être plus puissants, mais moins explicables. Feriez-vous confiance à un médecin qui semble ne pas se tromper dans ses diagnostics, mais qui ne sait pas les justifier ? Les programmes ont beau être mus par une logique froide, ils ne sont pas neutres car ils peuvent véhiculer les préjugés de leurs créateurs. Leur objectivité est une idée fausse. (…)
Golden Bridge in Ba Na Hills,Bana hills french village in Da nang , Vietnam
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