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Auteure de nombreux romans et de nouvelles, souvent destinés à la jeunesse, Sylvie Huguet s’attaque à un sujet d’actualité et particulièrement délicat : l’agression sexuelle d’un beau-père sur une mineure, Louise.
Dans Rêve de licorne, publié ce mois-ci aux éditions Assyelle, l’écrivaine a choisi le registre poético-fantastique pour aborder le thème du non consentement, dans des productions plus médiatisées. L’héroïne a 12 ans quand son père décède et que sa mère le remplace rapidement par Axel, un archange noir qui va vite dévier de son axe. L’onomastique est importante dans ce récit qui épouse les genres de la fantasy, de la fable et de l’apologue avec délicatesse, sans mièvrerie. Ainsi Louise est une reine déchue quand elle comprend que l’élevage familial de chevaux est de plus en plus mal géré par sa mère, amoureuse éperdue d’Alex, au point d’être dans le déni. Pour oublier son traumatisme, elle a reporté toute son affection sur sa jument Brume de neige qui a son double féérique dans l’univers onirique, la fameuse licorne éponyme.
A la question de la résilience, Sylvie Huguet montre la voie symbolique : la licorne pointe l’existence du divin ou du moins celle d’une dimension supérieure dans l’être humain avec cette corne unique. Cette arme physique et psychique ( on pense à la double hache du culte minoéen) détruit les maléfices et transcende la sexualité. On comprend qu’elle ait fasciné alchimistes, médiévistes et poètes car elle témoigne de la puissance de régénération, forme-sens pleine de la pureté agissante, triomphante des obstacles et des pires épreuves pouvant menacer l’innocent-e.
Sans doute, le texte destiné à un jeune public sera propice à mettre en garde et à ne pas perdre espoir.