Un livre-objet

Pour cette nouvelle rubrique de mon blog, j’ai demandé à un(e) auteur(e) de me parler de son rapport à la science et de son rôle dans la construction de son imaginaire.

Je commence par mon amie Céline Maltère, professeure de lettres classiques le jour et romancière la nuit.

Céline a construit un univers médiéval et gothique autour d’une reine, Kationa qui rappelle les figures historiques d’Elisabeth Bathory, de Catherine II de Russie ou le personnage de Cersei Lannister dans la saga Le Trône de fer, écrite par J.R Martin. Cette reine a un royaume « dédié uniquement aux femmes, ainsi que (s)a couche et (s)es désirs ».

Dans ce nouvel opus, Les Rhinolophes, qui vient de paraître aux éditions Les deux crânes, une femme envoie des lettres d’amour par des des « rhinolophes », des chauve-souris qu’elle a dressées à la reine Kationa. Ces animaux « à visage de cochon « existent et lui ont donné l’idée de les utiliser comme messagers. Céline s’intéresse aux sciences naturelles car elle trouve que la nature en elle-même est fantastique.

Pour elle, la science s’apparente à la magie. Aussi, dans un précédent roman, La Science des folles, la savante dite Katia Trismégiste ( écho à Hermès Trismégiste) est une femme qui fait des recherches pour satisfaire ses besoins personnels, sa quête narcissique de beauté et de jouvence.

Dans son œuvre, la figure du savant est souvent féminine. Si elle reprend l’image du savant fou, ce n’est pas pour ridiculiser la science ou la rabaisser, Céline Maltère s’interroge sur l’éthique au cœur de ces recherches aux frontières de l’inhumain. Simplement pour elle, le Beau reste toujours lié au Bizarre. A l’image de ses chauve-souris, inspiratrices de ce recueil de lettres d’amour et d’exil, « drôles d’anges et messagers ».

Magie des mots…

Céline met en images la science, nous faisant partager ses battements de cœur… Ou plutôt ses battements d’ailes vers le royaume d’Othilie, royaume d’une science cachée, l’alchimie omniprésente dans ses textes.

L’histoire d’une conquête amoureuse magnifiquement illustrée par son complice Jean-Paul Verstraeten. Écho de ses préférences amoureuses ?