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Editions FLATLAND

Léo Kennel alias Odile Kennel reprend le motif du labyrinthe dans ces deux récits proches du poème en prose. Les frontières entre romanesque et poétique s’abolissent pour dérouter le lecteur invité à s’identifier à la narratrice de la première novella intitulée Osgharibyan.

Le titre et les passages concernant une manifestation réprimée, semblent faire allusion à l’actualité et à une guerre aux portes de l’Europe. L’écriture visionnaire de l’écrivain trace des volutes hypnotiques autour de celui ou celle qui tente d’élucider son message.

S’agirait-il de renouveler la forme des Oracles, dans la lignée de Plutarque ?

Bien au-delà de l’onirique, perce l’inquiétude de perdre les livres et l’écriture, comme s’ils risquaient un jour de disparaître, dans les méandres de cette Ville (qui) « attend son heure ».

La seconde novella, Un oiseau de secours, nous confirmerait cette hypothèse de lecture : en grec ancien, oiseau et présage se disent de la même façon. Dans ce texte qui joue sur les pronoms, l’autrice revient sur la technique de cut-up, de collage qui lui permet de prendre au filet les mots pour délivrer ses présages et conjurer le mauvais sort:

« Et encore on a découpé, on a décomposé, on a déligné, c’est seulement après que l’écriture a pu débuter… »

Ces deux textes exaltent donc l’ambiguïté du langage humain, revendiquant les droits de la sensibilité sur la logique, rappelant la parole sibylline nécessitant une dynamique spéculative.