Retour sur le 7ème Salon des Littératures maudites : 13- 31 octobre

Retour sur le 7ème Salon des Littératures maudites : 13- 31 octobre

Présente en tant que membre de l’association  » L’œil du sphinx »et auteure, je souhaite remercier tous les organisateurs, en particulier Loïc Blavier pour la qualité de son accueil, sans oublier Philippe Marlin, l’un des parrains de la manifestation, avec Thibaut Canuti, Richard Dalla Rosa et Catherine de Mortière.

Comme chaque année, depuis 2016,le programme est thématique, cette fois : la mort et l’au-delà…

Pour réfléchir sur ce thème, des experts multi-disciplinaires ont été invités à donner des conférences : l’anthropologue Manon Moncoq qui s’intéresse aux rites funéraires, le professeur émérite Lauric Guillaud, spécialiste des littératures de l’imaginaire, le sociologue Bertrand Méheust, passionné par l’histoire de la parapsychologie.

Sans oublier le chroniqueur Victor Provis, spécialiste du rock gothique, faisant le lien entre les stéréotypes sur le morbide et la pop culture ( les séries Stranger Things, Mercredi etc)

Une exposition des œuvres et installations de Gwenaëlle Podvin sert de décor et de contrepoint à un symposium autant détendu qu’exigeant. Durant tout le week-end, des jeux de rôle et des films sont proposés. Témoin le célèbre, La Nuit des morts-vivants de George A. Romero.

Et un concert clôt le Salon.( The Jungle Shakers)

Un événement unique que je bénis !

Attention chef d’œuvre, Les ThaNATOCRATES de Céline Maltère

Attention chef d’œuvre, Les ThaNATOCRATES de Céline Maltère

Céline Maltère est une auteure prolifique dont j’ai déjà lu et chroniqué beaucoup de textes la plupart publiés à La Clef d’Argent, une excellente maison d’édition qui fait particulièrement attention au travail sur l’écriture.

Comme la préface de Jean-Pierre Andrevon l’indique clairement, « Céline Maltère a la dent dure et le style acéré« .

Ce recueil témoigne d’une grande maîtrise tant du point de vue du fond que de la forme. Il me semble plus proche des thèmes d’actualité que les précédents, plus grave également : le rapport à la mort, la critique de la chasse, l’écologie, le féminisme, la famille, et en particulier le rôle central de l’enfant dans nos sociétés : «Chaque enfantement se discutait donc en conseil familial… Après avoir voté à main levée, les couples étaient autorisés ou non à se reproduire».

Céline Maltère construit donc une œuvre toujours au-delà des genres, narrative, poétique, spéculative. Et elle nous renvoie l’image d’une artiste « heureuse », « à dos d’ours cachalot », « messie qui ferait disparaître la seule espèce capable de tenir un fusil ».

Tout un programme !

RETOUR sur l’ANTHOLOGIE AD HOMINEM

RETOUR sur l’ANTHOLOGIE AD HOMINEM

Beau comme un aurochs…
Anthologiste Leo DHAYER
Illustrateur Jean-Jacques TACHDJIAN
FLATLAND (Tourcoing, France), coll. La Fabrique d’horizons
Date de parution : 15 juin 2023

Anthologie, 492 pages, catégorie / prix : 23 €
ISBN : 978-2-490426-27-0
Genre : Science-Fiction, Fantastique

Plus qu’une anthologie, AD HOMINEM est une somme narrative et philosophique sur le
rapport entre l’être humain et l’animal. Présentée par Jean-Pierre Andrevon, écologiste et
écrivain engagé depuis ses débuts, ce recueil met en littérature les tenants du spécisme et du
non spécisme.
Rappelons que le terme de « spécisme » a été inventé en 1970, date-clef dans la prise de
conscience de notre rapport à l’environnement. Le mot a d’abord été utilisé par Richard
Ryder, psychologue anglais dans une brochure dénonçant l’expérimentation sur les animaux
et a été démocratisé aujourd’hui.
Une trentaine d’auteurs nous propose leur expérience des limites. Certains brouillent les
frontières entre animalité et humanité. Témoins la nouvelle Taxidermia d’Agathe Vivès ou
Les Ursidants de Jérôme Calogerogiannis. D’autres comme Mickaël Feugray, Yves Letort
dénoncent tout particulièrement la violence dans les abattoirs.
Nicolas de Torsiac dans Les promesses du morse revient sur les présupposés culturels,
religieux qui fondent ce rapport inégalitaire entre l’homme et l’animal, parodiant la Bible :
« Vous semblez avoir oublié quel mantra régit chacune de nos vies… puis l’Homme augmenté
donna congé à ses créateurs et à leur Dieu obsolète. Il dit à ses frères synthétiques, les
clones, faisons l’animal à notre image (…)et qu’à son tour ils règnent sur la Terre que
l’homme primal n’a pas su préserver… »

Si Céline Maltère prône l’ataraxie dans sa fiction, Philippe Caza, Alain Rozenbaum… pour ne
citer qu’eux font souffler un vent de révolte et proposent d’autres paradigmes. Inversion des
rapports de force, mutation(s) ou suicide des êtres humains…Comment rétablir l’équilibre ?
Comment retrouver l’harmonie perdue ?
Dans sa nouvelle poétique, Revoir les aurochs, Christophe Gauthier nous donne un élément
de réponse lorsqu’il immortalise la beauté des animaux préhistoriques.

Ci-dessous le sommaire pour n’oublier personne.

Éric Lysøe, Symphonie pour cordes ……………………………………………………………………………………….. 013
Christophe Gauthier, Revoir les aurochs ……………………………………………………………………… 037
Frédéric Holic, Le dernier pangolin ……………………………………………………………………………………… 053
Plume D. Serves, Lo cou part en avant …………………………………………………………………………….. 065
Mickaël Feugray, À bas les abattoirs ! ………………………………………………………………………………… 075
Yves Letort, Une visite à l’atelier ………………………………………………………………………………………………. 083
Delphine H. Edwin, L’æil animal …………………………………………………………………………………………….. 089
Jérôme Calogerogiannis, Les ursidants …………………………………………………………………………….. 113
Yann Kral, Le cirque Nova ………………………………………………………………………………………………………………… 133
Jean-Pierre Andrevon, Un peu de vie dans l’univers ……………………………………….. 151
Florent Paci, Au vieux singe la grimace …………………………………………………………………………… 161
Emmanuelle Rabu, Le chant du coq ……………………………………………………………………………………… 193
Antonin Sabot, Animaux porteurs …………………………………………………………………………………………… 217
Nicolas de Torsiac, Les promesses du morse ………………………………………………………………. 233
Phil Aubert de Molay, Chienne de lecture ……………………………………………………………………… 253
Laura P. Sikorski, Vous avez un (1) nouveau message …………………………………….. 275
Léo Kennel, G.I.R.A.F.E ………………………………………………………………………………………………………………………. 281
Daniel Miles, Les bêtes qui rôdent …………………………………………………………………………………………… 287
Christian Bergzoll, Survivance ……………………………………………………………………………………………………. 315
Philippe Caza, Bipèdes, enfin ! …………………………………………………………………………………………………….. 321
Thomas Di Franco, Un triomphe vain et incongru …………………………………………….. 329
Agathe Vivès, Taxidermia ………………………………………………………………………………………………………………….. 341
François Fournet, On dirait le soleil …………………………………………………………………………………….. 361
Cédric Teixeira, L’O-Org ……………………………………………………………………………………………………………………. 373
Anthony Boulanger, Celui aux multiples noms et multiples formes … 383
Didier Pemerle, Klinefelter à Bourg-la-Reine ………………………………………………………….. 393
Alain Rozenbaum, Régénération ……………………………………………………………………………………………….. 399
Céline Maltère, Le chant du cygne …………………………………………………………………………………………. 415
Anthony Holay, Rébellion …………………………………………………………………………………………………………………… 423
L.S. Bragia, Les prisonniers de l’arche ………………………………………………………………………………… 429
Aurélia Daunes, In nomine animalis ……………………………………………………………………………………. 439
Pablo Vergara, Draft-Box ……………………………………………………………………………………………………………………. 455
Alice Levacher-Joly, La logique de la fin ……………….

JE EST UN MONSTRE de Colette KLEIN

JE EST UN MONSTRE de Colette KLEIN

Montrer les fêlures grâce au fantastique psychologique.

Illustration originale de@Colette Klein

Poète, membre du Pen club français, peintre, comédienne… Colette Klein a de multiples cordes à sa lyre.

Dans ce recueil de nouvelles, JE EST UN MONSTRE qui vient d’être publié aux éditions L’œil du sphinx, elle explore le fantastique psychologique. Comme l’écrivait l’auteur américain Charles L. Grant, spécialiste de dark fantasy et d’horreur : « Les monstres ont été tués par la télévision, ils sont devenus le connu plutôt que l’inconnu...”

Par conséquent, le fantastique littéraire, novateur ne cherche pas forcément les grands effets, le « gore » comme dans certaines publications ou certains films pour adolescents ou adulescents. Il se centre sur la psychologie des personnages, ce qu’expérimente Colette Klein tout au long de son recueil.

Les protagonistes de ses nouvelles sont souvent des falots ou des ratés comme celui qui voulait absolument se faire éditer dans « Une vie réussie », mais surtout des êtres qui souffrent d’une solitude métaphysique tel Nicolas Sauthier dans « Lumière ». L’univers post-moderne , sans dieu(x), sans engagements, sans sublimation aboutit au désespoir, au meurtre si l’on est persuadé que « personne ne peut aider personne ».

Dans ce recueil perce l’interrogation mystique de mortels au bord des deux infinis pascaliens, l’infiniment petit et l’infiniment grand.

A travers vingt et un textes, l’auteure nous démontre que tout peut devenir effrayant, et même soi dans « Portrait ». Un personnage bien réel par son mélange d’égoïsme, d’empathie, de peur de vieillir, d’absence à soi-même.

En bref, ce qui l’effraie, effraie tout le monde, et l’écriture permet de témoigner de cette réalité, de réfléchir aux effets de nos gestes et de nos paroles, jamais « bibelots d’inanité sonore« pour reprendre le vers de Mallarmé.

La vie de tous les jours, des personnages et des situations banales, et puis l’incident déclencheur, la faille qui va mener à la « honte » ou à l’irréparable, au monstrueux.

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