Christine Tournier, Chants d’amour et de pluie, poèmes et photos

Christine Tournier, Chants d’amour et de pluie, poèmes et photos

Chants d’amour et de pluie, photos de l’auteur, Paris, éditionsThierry Sajat.

 

Née à Beyrouth, au Liban, Christine Tournier a su prendre le meilleur de l’Orient et l’Occident, en y étant digne.  

Historienne d’art, philosophe, thérapeute, grande voyageuse en Asie, particulièrement en Inde et au Tibet, elle s’est très tôt passionnée pour les Traditions orientales et occidentales qui l’influencent dans ses écrits nourris de théosophie, d’égyptologie, d’alchimie…

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Son dernier recueil marqué par les fulgurances de la modernité, évoque un univers urbain, peuplé d’êtres « juxtaposés« . Une « plongée en schizophrénie individuelle et collective » dont le poète essaie de s’extirper, luttant contre son complexe de Jonas.

Révoltée contre l’obsolescence programmée, Christine Tournier lutte contre le désespoir en voulant déchiffrer le monde ou plutôt les mondes parallèles qui éclosent et meurent sous ses yeux, quand elle accepte de les accueillir:

« Le rire des sanglots s’étouffe au feu des nuits,

Les incubes succombent aux marges du matin;

La fleur des blancs manteaux de sang s’épanouit;

Les succubes se jouent des cauchemars lointains ».

 

Merci pour cette émotion.

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APPEL à COMMUNICATIONS : COLLOQUE STELLA INCOGNITA ( ASSOCIATION POUR LA PROMOTION DE LA SF)

APPEL à COMMUNICATIONS : COLLOQUE STELLA INCOGNITA ( ASSOCIATION POUR LA PROMOTION DE LA SF)

 

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Appel à Communication « Piégé par la machine »

27-28 avril 2017

IUT Cherbourg Manche (Salle de conférence de la MDE)

6ème colloque Stella Incognita

Organisation : Agnès Aminot

Comité scientifique : Agnès Aminot, Danièle André, Samuel Minne, Aurélie Villers

Créée par l’homme pour alléger sa charge de travail et faciliter son quotidien, la

machine, du grec « mêkhanê », « engin, procédé ingénieux », requiert d’abord une

conscience qui la dirige, un opérateur qui lui donne une mission à accomplir. Si l’on en

croit la définition principale du terme1, la machine est un « objet fabriqué complexe

capable de transformer une forme d’énergie en une autre et/ou d’utiliser cette

transformation pour produire un effet donné, pour agir directement sur l’objet de travail

afin de le modifier selon un but fixé ». Mais la machine désigne bien plus qu’un objet :

c’est aussi la métaphore de l’organisation, qu’elle soit politique, sociale ou économique.

La machine se définit à chaque fois par sa complexité, son but programmé et la source

d’énergie (électrique, humaine, monétaire, mécanique …) sans laquelle elle ne peut

exister.

Initialement créée pour pallier les limites imposées par notre condition humaine, la

machine décuple nos capacités et nous permet d’avancer, au propre comme au figuré.

Mais comme l’explique Gérard Chazal dans A quoi rêvent les machines ? (2016), « les

dispositifs qui vont déployer une force qui dépasse de beaucoup notre faiblesse physique

vont poser la question de leur maîtrise. Comment en effet demeurer maître de quelque

chose qui peut à chaque instant nous dépasser et nous écraser par sa puissance ? »2

Depuis le XIXème siècle, cette assertion déclenche de nombreuses angoisses relayées

par la science-fiction : quand la machine devient puissante et autonome, qu’advient-il de

l’humanité qui l’a créée ? A quel moment cette dernière va-t-elle se retrouver prise au

piège de sa création? Et dans quel but les machines nous piègent-elles ?

Ce sont ces pistes, entre autres, que nous envisageons d’étudier ensemble à l’occasion

de ce 6ème colloque Stella Incognita.

Le piège n’est au départ qu’une entrave, un simple collet (pedica en latin). On piège

lorsqu’on chasse, ou lorsqu’on souhaite tromper quelqu’un ou exercer un contrôle sur lui.

Cela implique une dissimulation, un artifice dont on se sert pour attirer une proie

potentielle. La machine qui piège soumet l’homme et lui ôte son rôle d’agent, comme

dans « Button, Button », de Richard Matheson (1970).

La révolution industrielle devait être un progrès pour l’ouvrier, libéré des affres du

travail manuel désormais accompli par la machine. Le constat fut amer : l’homme est

aliéné, piégé par la multiplication des machines et des usines, machines métonymiques

faites à la fois d’humain et de métal. L’homme n’est plus qu’un rouage dans la vaste

1 Trésor de la Langue Française Informatisé, article « Machine »

2 CHAZAL, Gérard. A quoi rêvent les machines ? Dijon : Editions universitaires de Dijon, 2016. p.29-30.

machine qu’est devenue la ville (Metropolis, Fritz Lang 1927 , Paris au XXe siècle, Jules

Verne 1860).

On pourra s’interroger sur le piège qui se referme sur l’ouvrier, cantonné à la même

place sociale sans espoir de changement, et qui, assigné à une même tâche répétitive,

n’est qu’une réserve énergétique pour la machine. La machine n’a plus besoin du cerveau

humain pour opérer et l’usine pourrait fonctionner indéfiniment, sans agent humain pour

la diriger. Matrix (Wachowski, 1999) explore cette idée au sens littéral du terme, en

utilisant l’humain comme unique source d’énergie pour que la Matrice fonctionne. Car

c’est bien la source d’énergie qui donne son pouvoir à la machine : lorsqu’elle se retrouve

privée de carburant, la machine s’éteint et entraîne la société moderne dans les ténèbres

de la régression, comme le prouvent les oeuvres post-apocalyptiques Ravage de Barjavel

(1943), la série Revolution (2012-2014) ou la série des Mad Max (1979-2015).

La machine étatique qui broie ses sujets relève de la même idée de piège : réifiant

l’humain devenu rouage, la machine l’exploite jusqu’à sa mort, avant de le remplacer par

un autre, moins usé que lui. Les dystopies, à travers les images de la chaîne de production

intensive, de la répétition des mêmes tâches et de la suppression systématique des

anomalies présentent une société déshumanisée où la destruction des caractéristiques

humaines (sentiments, réflexion, individualité …) permettent à une élite de tirer profit

d’une base méprisée et manipulée (1984, George Orwell, Shangri-La, Mathieu Bablet,

2016).

La machination marque, de manière assez claire, son lien avec une mécanique

destinée à piéger quelqu’un. Complots, conspirations et manigances relèvent de la même

notion d’actions complexes et pré-programmées qui définit la machine, mais dont le but

est ici clairement nuisible à quelqu’un ou quelque chose. Les machinations extraterrestres

visant à conquérir la Terre ou à exploiter les humains comme dans Under The

Skin de Michel Faber (2000) et son adaptation par Jonathan Glazer en 2013, la série V

(1983 ou 2009) ou la série X-Files (1993-2016) pourront, notamment, faire l’objet d’une

étude lors du colloque

Si l’on s’en tient à la machine mécanique ou informatique, il semble difficile de

concevoir le piège dans son sens d’embûche insidieuse si l’on considère combien les

actions d’une machine sont une succession de commandes programmées à l’avance par

l’homme. Cependant, l’homme peut être piégé à son propre jeu lorsqu’il programme une

machine sans penser aux conséquences futures de son acte, comme c’est le cas dans la

nouvelle Les Défenseurs de Philip K. Dick (1953).

Considérer un piège fomenté par la machine implique une forme de logique, de

volonté mécanique. Si Asimov ne s’attarde pas sur l’idée de conscience robotique dans ses

nouvelles — n’offrant à ses machines qu’un cerveau positronique imitant davantage un

logiciel qu’un réel cerveau humain — il fonde cependant les trois lois de la robotique,

censées interdire la possibilité qu’une machine se retourne contre nous, humains. Le piège

d’une logique mécanique est donc bien présent, et se retrouve dans la nouvelle ‘Cercle

Vicieux » (1942), où Asimov questionne les limites d’une logique robotique enrayée

devenue mortelle pour l’homme. Le principe du danger de toute logique mécanique sera

repris plus tard, avec l’avènement des machines réticulaires assassines telles que

Samaritan, dans Person of Interest (2011-2016).

Ce questionnement qui tenait tout d’abord de la fiction imprègne les découvertes

scientifiques liées à l’intelligence artificielle (depuis l’article théorique d’Alan Turing sur

l’Intelligence Artificielle en 1950) et s’est accentué ces dernières décennies avec les

avancées en informatique amenant à la défaite de Kasparov face à Deep Blue en 1997 et

la réussite (partielle) en juin 2016 du Test de Turing pour une machine du MIT3. Hal,

dans 2001 : l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick (1968) demeure l’exemple le plus

frappant des craintes liées aux avancées de l’intelligence artificielle.

Nous faisons partie d’un réseau de machines qui couvre la totalité du globe et qui fait

désormais de la société de surveillance imaginée par Orwell une réalité. Nous sommes

capturés par nos téléphones portables (comme dans Cellulaire, de Stephen King, 2006)

ou par nos ordinateurs : « Nous ne sommes plus que des mots, des codes, des images et

des bouts de musiques circulant à une vitesse inconcevable sur les fils entrecroisés du

réseau. Nous sommes nos messages. » explique Gérard Chazal4. Alain Damasio explore

ce concept de manière littérale dans la nouvelle C@ptch@ (2011), tandis que le film The

Dark Knight (Nolan, 2008) ou les séries Person of Interest et Black Mirror (2011-) nous

offrent une vision orwellienne de cette machine réticulaire.

On pourra explorer une autre piste, celle ouverte par les cyborgs, les humains

augmentés, les robots et plus spécialement les androïdes. Ces derniers induisent une autre

illusion : la machine devient miroir et imite l’homme, comme dans Blade Runner (Ridley

Scott, 1982). Depuis les automates de Vaucanson et Jaquet-Droz, la crainte – et l’envie –

de la reproductibilité artificielle de l’humain nous hante (Villiers de L’Isle-Adam, L’Eve

Future, 1886). Bishop, dans les Alien (1979-1997) et David, dans Prometheus (2012), ou

les clones de Gally, dans Gunnm (1993) représentent les interrogations et les peurs

qu’engendrent des machines douées d’une apparence et d’un raisonnement humains,

défiant le temps et rappelant à l’homme sa fragilité et sa mort inéluctable.

Nous pourrons aussi nous intéresser au piège qu’est la machine pour nos

représentations du monde, de la science ou de l’art. Ainsi, si Descartes a décrit l’animal

comme une machine au XVIIème siècle, et la science des 60 dernières années a très

souvent comparé le cerveau humain à un ordinateur, des études récentes5 cherchent à

prouver le frein qu’est la comparaison avec la machine pour comprendre le monde. De

même, nous pourrons nous interroger sur le piège qu’est la conception mécanique pour

notre imaginaire.

Par ailleurs, le texte de fiction peut aussi être compris comme une machine. Umberto

Eco, dans Lector in Fabula, (1979) voit le texte comme une « machine paresseuse »

demandant un travail de coopération au lecteur. Isabelle Krzywkowski, elle, s’interroge

sur la manière dont l’arrivée de la machine à écrire puis de l’ordinateur va influencer le

texte dans son ouvrage Machines à écrire : littérature et technologies du XIXe au XXIe

siècle. Cela nous offrira l’opportunité de travailler sur le lien entre texte et machine ; par

ailleurs, l’étude narrative des effets de pièges en science-fiction sera donc un thème

bienvenu pour le colloque.

3 https://humanoides.fr/mit-test-de-turing/

4 CHAZAL, Gérard. A quoi rêvent les machines ? Dijon : Editions universitaires de Dijon, 2016. p.69

5 https://aeon.co/essays/your-brain-does-not-process-information-and-it-is-not-a-computer

La langue comme système de signes pourra aussi faire l’objet d’une étude : piégée par

les avancées de l’intelligence artificielle, l’interface homme-machine se fait au détriment

de la langue humaine, réduite à la simplicité la plus extrême afin d‘être comprise par la

machine. La langue est aussi une machine vecteur de pièges, comme dans les romans

Babel 17 de Delany ou The Embedding de Watson ou le film Arrival de Villeneuve

(2016).

Enfin, nous nous intéresserons aux moyens mis en oeuvre pour échapper à la machine,

qu’il faille la détruire (L’étoile Noire dans Star Wars, ou la machine étatique dans V for

Vendetta), la fuir (« La Machine s’arrête », Forster, 1909 et Terminator, James Cameron

(1984)) ou la reconfigurer (2001 : L’odyssée de l’espace).

Ce sont ces pistes que nous envisageons d’explorer ensemble dans des communications

de 30 minutes, qui seront suivies de 10 minutes de questions et d’échange avec

l’ensemble des participants.

Les propositions de communication (entre 250 et 400 mots) sont à envoyer avant le 25

janvier 2017 à Agnès Aminot à l’adresse suivante: a.aminot@gmail.com accompagnées

d’une courte présentation de l’auteur.

Pour résumer, voici quelques exemples de thèmes que nous serions heureux d’analyser au

cours de ce colloque :

– Les labyrinthes, les lieux clos et les prisons science-fictionnels (The Man in the

Maze, Robert Silverberg, 1969 ; IGH, Ballard 1975 et son adaptation, High-Rise,

Wheatley, 2015 ; DMZ, Brian Wood, 2005-2012, …)

– Les villes mécaniques (Les Murailles de Samaris, Schuiten & Peeters, 1983,

Dark City, Alex Proyas, 1998, …)

– Les pièges dans des mondes informatiques ou les jeux vidéos type

MMORPGs (Tron, Lisberger (1982), Log Horizon (2010 pour le roman, 2013

pour l’anime) ou Sword Art Online (2009 pour le roman et 2011 pour l’anime),

…)

– Les moyens de transports (trains, vaisseaux, sous-marins…) comme espaces

clos mécaniques et mortifères (Le Transperceneige, Rochette & Lob (1984) &

Bong Joon-ho (2013), Dernier Train pour Busan, Yeong Sang-oh (2016) The

Signal de William Eubank (2014), Glasshouse de Charles Stross (2006) Vingt

mille lieues sous les mers, Jules Verne 1870, …)

– L’automate et l’androïde (Real Humans (2014), Ghost in the Shell (1989) ; I,

Robot, Proyas 2004, …)

– L’Intelligence Artificielle (Ex Machina, Garland (2015)…)

– Les machines étatiques, politiques ou d’entreprises (1984 de Orwell, Shangri-

La de Bablet, Elysium de Blomkamp…)

– Les pièges de la langue (1984, Arrival) ou la langue piégée

– Les machines-monde : les réseaux de machines englobant le monde (Person of

Interest, Black Mirror…)

– Les moyens d’échapper à la machine (V for Vendetta (1989, Moore & Lloyd et

2005, MacTeigue), Cube (1997), Star Wars, …)

Bibliographie indicative

Jean-Michel BESNIER, L’Homme simplifié : Le syndrome de la touche étoile, Fayard,

2012

Gérard CHAZAL A quoi rêvent les machines ? Dijon : Editions universitaires de Dijon,

2016.

John COHEN, Human Robots in Myth and Science, New York, Allen & Unwin, January

1966.

Isabelle KRZYWKOWSKI, Machines à écrire : littérature et technologies du XIXe au

XXIe siècle, Grenoble, Ellug, 2010.

Sarah LEFANU, In The Chinks of the World Machine: Feminism and Science Fiction,

The Women’s Press, 1988.

Viktor MAYER-SCHONBERGER et Kenneth CUKIER, Big Data, A Revolution that

will Transform how we Live, Work and Think, Eamon Dolan Book, Houghton Mifflin

Harcourt, Boston, New York, 2013, p.150

Peter MENZEL et Faith D’ALUSIO, Robo Sapiens : une espèce en voie d’apparition,

Paris, Autrement, 2001

Jay P. TELOTTE, A Distant Technology: Science Fiction Film and the Machine Age,

Wesleyan University, 1999

Alan TURING, « Computing Machinery and Intelligence », in Mind, vol LIX, n°236,

1950.

Gaby WOOD, Le rêve de l’Homme-Machine: De l’automate à l’androïde, 2002, 2005,

Edition Autrement, Paris

 

Source: Flickr

Source: Flickr

 

Colloque sur le thème de l’Océan: ESQUISSES d’un IMAGINAIRE à Cambrai

Colloque sur le thème de l’Océan: ESQUISSES d’un IMAGINAIRE à Cambrai

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Se souvenant de Gaston Bachelard et de ses rêveries autour de l’eau vive, lente ou lourde, les chercheurs du CERLI  ( Centre d’Etudes & de Recherches sur l’Imaginaire) organisent un

colloque sur l’imaginaire de l’eau à Cambrai du 1er au 3 décembre 2016.

 

Thématique: 

Océan, esquisses d’un imaginaire

( Prédation-Hybridation-Flux)

 

Lieu: Centre universitaire La Forêt ( Amphi 3)

 à Cambrai

 

Renseignements au

03 27 51 15 68

Source: Flickr

 

 

 

Saga : les Cités Intérieures de Natasha Beaulieu

Saga : les Cités Intérieures de Natasha Beaulieu

Découvert en 2006, j’ai enfin terminé de lire la saga, les Cités intérieures de Natasha Beaulieu.  En trois tomes, l’auteur québécois invente un monde parallèle, étrange, sombre et sensuel, avec des immortels et des hybrides  qui ne laisse pas de fasciner.

Construit comme un scénario de thriller, le lecteur est captivé par les personnages et pris par l’atmosphère mystérieuse de cette trilogie impossible à résumer.

Le premier tome commence dans le milieu fétichiste à Montréal, le deuxième se poursuit dans des cités imaginaires, et le dernier s’achève à Londres dans un climat d’apocalypse. Chaque personnage mène une quête intérieure qui se double d’une quête idéale : l’accès à une cité extraordinaire, nommée Kaguesna. Une cité rappelant l’Utopia de Thomas More et qui s’est implantée dans le cerveau de certains personnages.

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CONTRECULTURES : SELECTION d’événements

CONTRECULTURES : SELECTION d’événements

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CALENDRIER 2016/17: sélection pour les amateurs et les passionnés:

 

Du 22 octobre au 2 novembre: festival Chiméria à Sedan. ( festival d’art visionnaire)

 

DU SAMEDI 29 AU JEUDI 3 NOVEMBRE: LES UTOPIALES à Nantes ( festival international de science-fiction)

 

18 et 19 novembre: FESTIVAL DU FILM SPIRITE à Lyon

 

19 et 20 novembre: SALON Maçonnique du livre à Paris à la Bellevilloise

 

26 novembre : festival de Sèvres

 

Samedi 11 et dimanche 12 février 2017: COLLOQUE SUR LES REALITES INVISIBLES à Laon

(Maison des Arts et Loisirs, 2 place Aubry)

 

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Un palimpseste de Théophile Gautier filmé par Tim Burton: LE CABINET DU DIABLE DE CELINE MALTERE

Un palimpseste de Théophile Gautier filmé par Tim Burton: LE CABINET DU DIABLE DE CELINE MALTERE

 Dans l’excellente collection LOKHALE, éditée par Phillippe Gindre, retenons LE CABINET DU DIABLE par Céline Maltère.
Les littéraires amoureux du XIXème sièclle se souviendront
  

Source: Flickrde la nouvelle, « la cafetière » de Théophile Gautier, écrite en 1831.

Cette nouvelle se déroule en Normandie alors que le court roman de Céline Maltère se déroule à Moulins, dans l’Allier. Dans les deux textes, il est question d’une vieille demeure avec un décor chargé d’objets et d’une femme mystérieuse: Angela chez Gautier, Louise chez Maltère.

Théophile Gautier observe  la maison, la comparant à un lieu du « temps de la Régence ».  Il s’y met en scène en narrateur intradiégétique, décrivant les éléments du décor dans lequel il va passer la nuit. Après la découverte de cet espace , le narrateur va vivre alors un moment perturbant. Témoin d’une scène très vivante, où les personnages sortent des murs et des cadres se mettent à bouger, parler et danser autour de lui. La scène est si rapide qu’il est difficile de suivre « toute cette cadence ».

Deux siècles après,Céline Maltère choisit un autre mode de narration, à la troisième personne pour raconter l’histoire d’une fascination pour une villa et ses vestiges. Avec distance et poésie, l’écrivain nous narre une effraction de personnages improbables sortis d’un film de Tim Burton (une Carmélite à la main en bois, un Japonais aux membres de fer, un bibliophile « à la cape verte », sorte de Capitaine Fracasse et un poète extralucide, dit Suarès.) dans une villa repliée sur ses splendeurs.

 » Objets, avez-vous une âme ? »
Les deux auteurs répondent par l’affirmative à cette question.
Céline Maltère met une fantasmagorie en images avec un talent de metteur en scène et un humour décalé post- dadaïste. Si les objets envahissent la maison, n’est-ce pas aussi un message subliminal ? Ne doit-on pas se défier de la puissance de certains objets qui nous « doublent »?
Sommes-nous des vivants ou des doublures de vivants ?
Le questionnement philosophique de Céline Maltère nous entraîne plus loin sur ce rapport au réel. Il me rappelle le titre d’un essai de Clément Rosset: Le Réel et son Double.