A propos de Corps Fantômes…

A propos de Corps Fantômes…

Pour ceux qui aiment le direct, vous pouvez voir une vidéo de Jean-Michel Dufays, universitaire distingué qui m’a interviewée sur Corps Fantômes.

youtube.com/user/jmdufays

A la rentrée de septembre, Jean-Pierre Andrevon consacrera une chronique dans la célèbre revue de cinéma, L’Ecran fantastique.

BUG : le roman graphique visionnaire d’Enki Bilal

BUG : le roman graphique visionnaire d’Enki Bilal

Enki Bilal occupe une place importante depuis la fin des années 80. Dessinateur, réalisateur de cinéma et peintre, il nous livre un chef d’œuvre chez Casterman: Bug. Le modelé des personnages est plus délicat, le scénario plus léché.

En français, « bug » signifie dysfonctionnement informatique ; en anglais, le terme évoque un insecte ou un virus. Tout un programme narratif et visuel qui se déploie pour l’instant en deux tomes.

La dimension poétique de ce roman graphique met à jour sa fonction prophétique : que se passerait-il sans internet, sans smartphones, sans flux des data ? En exergue, Enki Bilal cite une réflexion de l’universitaire Yuval Harari qui met en garde les êtres humains contre la tyrannie des neurosciences et de l’informatique dans ses derniers essais.

Qu’en serait-il de la mémoire de l’humanité ?

A son insu, en mission spatiale, Kameron OBB a été envahi par un alien et se retrouve détenteur de toutes les données concernant la Terre et ses habitants. Le thème du parasite est courant en science-fiction et est revisité par Bilal qui lui donne au sens littéral couleur et vie pour nous dévoiler combien l’actualité pourrait être anxiogène s’il y avait un « bug » géant.

Esthétique et éthique sont étroitement mêlées ici et forment une fiance mutuelle.

Coup de lune…

Coup de lune…

https://soundcloud.com/rmngrandpalais/fous-de-lune https://www.grandpalais.fr/sites/default/files/styles/magazine_liste/public/field_manifestation_thumbnail_v/affiche_expolune2019.png?itok=YtNg8Vn8 En 1969, deux astronautes ont posé le pied sur un symbole de la féminité et de l’imagination. Buzz Aldrin y laisse son empreinte. Que reste t-il de cette émotion ? L’exposition sur la Lune au Grand Palais nous invite à un voyage que j’aurais souhaité moins convenu. La scénographie aurait pu utiliser le module d’Apollo XI comme machine à remonter le temps, pour observer cet astre qui s’éloigne de la terre chaque année de 3,5 centimètres. Pire, elle édulcore les mystères de Séléné, en isolant le marbre d’Hécate parmi des tableaux de l’époque moderne, en posant des croissants de lune çà et là en nous laissant sur notre faim de fantaisie. Il n’y a pas eu de femme sur la lune sauf dans le film de Fritz Lang. On peut se demander si la scénographie ne montre pas l’inégalité entre le symbole de la lune et celui du soleil, n’osant ni dévoiler la magie de l’astre ni l’importance de la lune noire dans l’inspiration des artistes. Que devient la lune depuis que l’homme l’a visitée ? J’aurais aimé un retour sur les superstitions et les influences de ce satellite aujourd’hui. Un peu de folie. Et si la Lune, c’était l’iridescence de notre voix intérieure, celle que l’on pourra jamais piétiner ?                          

NOTRE-DAME DE PARIS

NOTRE-DAME DE PARIS

NOTRE-DAME DE PARIS

 

Notre-Dame est bien vieille ; on la verra peut-être
Enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître.
Mais, dans quelque mille ans, le temps fera broncher
Comme un loup fait un bœuf, cette carcasse lourde,
Tordra ses nerfs de fer, et puis d’une dent sourde
Rongera tristement ses vieux os de rocher.

Bien des hommes de tous les pays de la terre
Viendront pour contempler cette ruine austère,
Rêveurs, et relisant le livre de Victor…*
– Alors ils croiront voir la vieille basilique,
Toute ainsi qu’elle était puissante et magnifique,
Se lever devant eux comme l’ombre d’un mort !

 

Extrait de « En marge des petits châteaux de Bohême »

 

Gérard de NERVAL

(1808 – 1855)

 

* Le roman de Victor Hugo avait paru en 1831.

 

Autoportrait d’un loup solitaire