Humeur poétique : la machine à écrire retrouvée de Raymond Beyeler

Humeur poétique : la machine à écrire retrouvée de Raymond Beyeler

À vue, dernier recueil de poèmes en prose de Raymond Beyeler, poursuit l’exploration intérieure du poète Valéry Larbaud (1881-1957), grand voyageur lui-même.

Bipartite, le recueil rend en effet hommage aux « villes », fleurons d’une modernité appréciée (Baltimore) ou recréée (Parme). Le souci de délicatesse explique peut-être le choix de la prose pour rendre plus vivante la matière de ces cités, ainsi que leurs œuvres.

Derrière les « masques singuliers » perce l’angoisse de perdre l’écriture, cette « substance » qui « fait des gestes », « apprend à penser ». À cet égard, mon poème préféré s’intitule « Der verlorene Buchstabe » (La Machine à écrire perdue). Beaucoup plus que l’éloge de l’outil, le poète fait le constat de notre époque où « le verbe n’imprime plus, la ponctuation s’annule ».

Au-delà des poses et des rôles, le poète montre la voie de l’authenticité, celle de la « miséricorde », tandis qu’il tente de « perpétue(r) l’amour des signes ». La seule action de ces témoignages réside dans cette exploration intérieure où la « vue » se convertit en traces. Le poète fait résonner médiation entre les sens et méditation du Beau suprême.

Raymond Beyeler vit et travaille à Paris. Il est aussi comédien et auteur de nombreux recueils de poèmes, la plupart primés.

Dispositif RED TEAM : armes, techniques et scénarios du futur…

Dispositif RED TEAM : armes, techniques et scénarios du futur…

Avec le Covid-19, nous avons l’impression que la science-fiction colle de plus en plus à la réalité. Que dire en lisant cette annonce du ministère des Armées ?

En France, le ministère des Armées vient de lancer le dispositif « RED TEAM ». Un projet mûri depuis 2019 dans le Document d’orientation de l’innovation de défense. Cette équipe « rouge »- couleur de la planète Mars – sera composée, de scientifiques, de futurologues et d’écrivains de science-fiction dont certains participeront sous pseudonyme.

Il s’agit d’imaginer un « Blade runner » 2060.

voir https://redteamdefense.org/

Écrire entre les langues : Droits et devoirs de l’écrivain contemporain

Écrire entre les langues : Droits et devoirs de l’écrivain contemporain

Le PEN Club français
a le plaisir de vous convier au colloque
Écrire entre les langues
Droits et devoirs de l’écrivain contemporain


qui se déroulera en ligne
le mardi 12 janvier à partir de 18h00
Introduction par Antoine Spire, président du PEN Club français
Allocution d’ouverture par Fulvio Caccia
le mardi 19 janvier à partir de 18h00
Écrire dans la langue de l’autre : pourquoi faire ?
avec la participation de Linda Maria Baros, Rocío Durán-Barba,
David Ferré et Henriette Walter
le mardi 26 janvier à partir de 18h00
Multilinguisme et espace public :
l’écrivain entre le local et le global
avec la participation de Jean-Philippe Domecq, Alexie Lorca,
Thierry Mesny, Gisèle Sapiro et Antoine Spire
le mardi 2 février à partir de 18h00
Et maintenant ?
Allocution de clôture par Heinz Wismann et Christian Tremblay


Réservation indispensable : francais.penclub@neuf.fr
www.penclub.fr
PEN Club français
l’un des Centres du PEN International
Organisation mondiale d’écrivains accréditée auprès de l’UNESCO

Le dernier magicien de la B.D : Alan Moore …

Le dernier magicien de la B.D : Alan Moore …

Podcast de France Culture à écouter sur https://www.franceculture.fr/le-rayon-bd

L’émission rend hommage à Allan Moore, lui-même un sacré personnage : dessinateur, romancier, anarchiste et magicien !

Sang neuf, sang artificiel: la fin d’un tabou ?

Sang neuf, sang artificiel: la fin d’un tabou ?

La première transfusion de sang artificiel a été faite en septembre 2011 par un médecin français, le Pr Luc DOUAY. (ancien chef de service du labo d’hémato de Saint Antoine.) Il a utilisé des cellules souches prélevées dans la moelle osseuse ou dans le sang du cordon ombilical. Actuellement, on parle beaucoup du covid 19 et des virus, mais l’hématologie, science du sang reste un domaine médical lourd de sous-entendus et d’ambivalences.

Une des raisons que j’invoquerai est la prégnance d’un imaginaire très fort, marqué religieusement et culturellement depuis la Préhistoire et l’Antiquité.

Historiquement, il aura fallu attendre le XVII ème siècle, 1623, pour connaître le schéma de la circulation du sang du cœur vers les organes grâce au médecin anglais William Harvey, et le XX ème siècle pour savoir transfuser le sang humain sans danger…

Toutefois, au XXième siècle, le sang reste un matériau vivant, complexe. Avec la biologie moléculaire, l’hématologie a franchi d’autres portes, d’autres seuils. Nous connaissons mieux aujourd’hui les maladies héréditaires du sang comme l’hémophilie ou la porphyrie. Le brillantissime thriller de Franck Thilliez, auteur consacré du genre, intitulé Sharko (Paris, éditions Le Fleuve, 2013) revivifie le mythe du vampire grâce à l’apport de connaissances scientifiques sur le sang. Il a interrogé plusieurs chercheurs pour imaginer son serial-killer, Nosferatu, victime d’une maladie contractée en Nouvelle-Guinée : « Il était devenu un être au visage déformé, mi-homme, mi-vampire, atteint d’un mal caché, mortel, dans ses gènes, qu’on ne pouvait plus soigner qu’à coups d’innocents et d’injections de sang ». Dans une postface, il insiste sur le fait que ce qui est « décrit autour du sang – son histoire, ses maladies,le circuit du don… est vrai ».

A rebours de l’image des savants fous, omniprésente dans la science-fiction, l’image du savant valorise la narration du roman policier, le cautionne en lui donnant plus d’épaisseur et en même temps de relief dramatique. La réalité est pire que le mythe de Dracula… Mythe immémorial, le sang dans la fiction reflète nos préoccupations dans le domaine de la santé et de l’identité.

voir l’émission https://allodocteurs.fr/actualite